Pichet en grès unique, émail rouge sombre obtenu à partir de terres naturelles.

Terres de voyage : une palette naturelle pour la céramique

Le grès, une toile brute

Le grès, cette terre, cuite à haute température entre 1260°C et 1300°C, est mon support de prédilection. Sa nature minérale en fait un support idéal pour les expérimentations. Mais au-delà des émaux classiques, une autre voie s’offre aux céramistes : celle de la décoration avec des terres.

Des terres récoltées, une histoire à raconter

Chaque terre est unique, par ses couleurs, ses textures, ses histoires. C’est pourquoi, au fil de mes voyages, je ramène bien plus que des souvenirs : des terres. Des poignées de terre prélevées ici et là, sur une plage, au bord d’un chemin, dans un champ. Chacune porte en elle l’empreinte du lieu d’où elle provient, un secret qu’elle dévoilera lors de la cuisson.

Une palette naturelle infinie

Dans mon atelier, ces terres sont réduites en poudre et deviennent une matière première précieuse. Je les mélange, les affine, et les applique au pinceau sur mes pièces en grès. C’est un moment magique où je vois se dessiner de nouvelles couleurs, de nouvelles textures. Chaque terre a sa personnalité, sa façon de réagir à la chaleur du four. Certaines fondent et créent des effets vitreux, d’autres se craquellent, révélant la terre sous-jacente. Chaque pièce devient ainsi une œuvre unique, un voyage à travers les paysages.

Tel un paysage peint sur terre, ce pichet en grès arbore un émail décoratif réalisé à partir de terres naturelles, délicatement posées au pinceau. Chaque pièce est une invitation à un voyage sensoriel.

Une démarche artistique et écologique

Décorer sa céramique avec des terres récoltées, c’est adopter une démarche artistique et écologique. En utilisant des matériaux naturels et locaux, le céramiste réduit son impact environnemental et crée des pièces uniques, profondément ancrées dans leur territoire. C’est aussi un moyen de renouer avec la terre, de se reconnecter à la nature et de donner une seconde vie à des matériaux souvent négligés.

Les défis de la création

Si cette technique offre de nombreuses possibilités créatives, elle n’est pas sans poser de défis. Chaque terre a ses propres caractéristiques et la cuisson est l’étape finale de cette transmutation. On ne sait jamais comment va régir une terre avant de l’avoir fait passer par l’épreuve du feu. C’est justement cette part d’incertitude qui fait tout le charme de cette approche.

on émail décoratif, obtenu grâce à la pose au pinceau de terres naturelles, révèle une palette de couleurs infinie et des motifs originaux. Une pièce unique, fruit d'un savoir-faire artisanal.
Mélangé à l’émail (vert et craquelé) cette troisième terre récoltée apparait orange et brillante après cuisson à haute température (1280°C)

En conclusion

Décorer sa céramique avec des terres récoltées, c’est explorer un univers créatif infini. C’est donner vie à des pièces uniques, empreintes de l’histoire de la terre. C’est aussi une manière de célébrer la beauté de la nature et de notre planète 🙂

Et toi, aurais tu envies de tester la terre de ton jardin ??

Alain


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